C’est donc un acte de vertu, et le devoir le plus sacré de la nature qui est recommandé dans cette tragédie, l’une des plus morales et des plus intéressantes qui aient paru sur aucun théâtre du monde. […] Rousseau s’il croit que l’intérêt de l’amour l’emportât dans nos cœurs sur l’intérêt sacré de la nature ou de la patrie ? […] A moins de métamorphoser ainsi la nature, il me semble que le lien le plus doux, le plus vertueux qui puisse rapprocher, unir, enchaîner les deux sexes, c’est le nœud intime d’une affection mutuelle, et que le plus grand bien qu’on puisse opérer dans les mœurs d’un peuple inconstant et volage, c’est de l’émouvoir, de l’attendrir, de le disposer à l’amour, en l’accoutumant à mépriser ce qu’un tel sentiment a de vicieux, à craindre ce qu’il a de funeste, à chérir ce qu’il a d’intéressant, de respectable et de sacré.