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81. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Ce n’est point à nous à passer le temps dans les ris, dans les divertissements et dans les délices ; cela n’est bon que pour des Comédiens et des Comédiennes, et particulièrement pour ces flatteurs qui cherchent les bonnes tables. […] Secondement, parce que dans la Comédie, il y a du côté des Spectateurs des ris et une joie immodérée, le Spectacle n’étant jamais bien reçu si l’on n’en est que médiocrement réjoui. Or saint Thomas condamne de péché mortel le ris et la joie immodérée ; car aprés s’être fait cette question, « S’il peut y avoir du péché dans la superfluité du jeu, voici comme il répond : Il est écrit, le ris sera mêlé de douleur, et la joie se terminera par des pleurs : Ce que la Glose explique des pleurs éternels. Mais dans la superfluité du jeu, il y a un ris et une joie immodérée : Donc il y a du péché mortel, parce qu’il n’y a que le péché mortel auquel il soit dû des pleurs éternels. » C’est à peu près la même réponse qu’il faut donner à l’autorité de saint Charles Borromée, que l’Auteur de l’Écrit veut, sur la foi de Fontana de Ferrare, avoir été favorable à la Comédie, quand elle auroit été examinée par ses Grands Vicaires. […] C’est aussi ce que Jésus-Christ, qui a refusé tous les plaisirs qui lui étaient proposés pour embrasser la Croix avec les douleurs et les opprobres qui en sont l’accompagnement, n’a point voulu que nous ignorassions, lorsqu’il a dit : Malheur à vous qui riez à présent, parce que vous pleurerez.

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