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17. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Dieu, dis-je, de qui nous ne lisons point qu'on l'ait vu rire, il a pleuré pour nous, parce que les pleurs sont des témoignages d'un esprit touché, et n'a point voulu rire, d'autant que c'est ainsi que les meilleures disciplines se corrompent ; Aussi a-t-il dit par la bouche de l'Evangéliste, Malheur sur vous qui riez, pource que vous pleurerez: Et au contraire vous êtes bienheureux vous qui pleurez maintenant, car vous rirez quelque jour. Nous ne nous contenterions pas de rire et de nous réjouir si nous ne rendions nos réjouissances criminelles, par le moyen des vices que nous y mêlons. Nous ne pouvons-nous divertir sans faire des péchés de nos divertissements ; nous penserions que nos plaisirs seraient en quelque façon défectueux s'ils ne nous rendaient coupables, et qu'il n'y aurait point de contentement à rire si l'on n'offensait Dieu. Rions même sans mesure ; réjouissons-nous sans cesse pourvu que ce soit innocemment. […] L'on laisse sur les Autels un Dieu qui se donne à nous pour nourriture, et l'on va se repaître de la viande du Diable : L'on va commettre des adultères par la vue, l'on va applaudir à sa perte ; et lors que l'on se réjouit ainsi dans ses prospérités, l'on ne songe pas à ces paroles que Dieu prononce par la bouche du Prophète, vous serez perdus pour vos péchés, et les autels du ris et de la réjouissance seront abattus.

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