Depuis que l’homme par sa désobéissance au Créateur se fut rendu dépendant de son corps, les sentiments dont il fut prévenu à tout moment le rendirent ridicule dans toute sa conduite ; parce que la raison s’étant trouvée comme éteinte sous la multitude de ces sentiments, il n’était plus possible qu’il agit en créature raisonnable. […] Au moment de la chute de l’homme, la Terre devint un grand théâtre, qui dans la suite se trouva couvert d’une infinité de différents personnages, tous plus ridicules les uns que les autres, puisque la raison retranchée, il ne reste que le ridicule. Mais ce qui est étonnant, c’est que de ce ridicule même les hommes aient su se faire des plaisirs : voici comment ils en sont venus à bout. […] De sorte qu’on ne peut mieux définir la Comédie, qu’une « assemblée de railleurs ou personne ne se connaît, et où chacun rit des défauts qui les rendent tous également coupables et ridicules ». […] Qu’un homme quitte l’habit de Prêtre, ou de Religieux pour prendre celui d’un Bateleur ; et représenter, en mascarade un Saint qui est dans la gloire, cela n’est que ridicule ; mais que des âmes rachetées du Sang de Jésus-Christ, destinées à la mortification et à la pénitence enfantent un attirail propre à corrompre les cœurs, et s’arment, pour ainsi dire, contre la Croix et l’Esprit de Jésus-Christ, c’est l’excès de l’abomination.