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48. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Les vices, les ridicules, les foiblesses des Grands & des Petits, la malignité du public, sont aussi anciennes que le monde, & aussi générales. […] On appelle comédie personnelle celle où l’on nomme ou désigne quelqu’un qu’on tourne en ridicule. […] Poinsinet dans sa traduction du Plutus d’Aristophane, s’en déclare l’apologiste, d’après le sieur Diderot, dans le traité de l’art dramatique, ils la croient très-utiles aux mœurs, parce qu’elle previendroit le crime ou corrigeroit le coupable, par le ridicule. […] Puisque les Grands, malgré leurs vices & leurs ridicules, ne sont pas l’objet de la comédie : elle étoit très-bourgeoisement réprésentée, quoique plusieurs personnes distinguées, de la Ville, y jouassent des rôles, & fournissent à la dépense, & que l’on y fût reçu gratis. […] L’expérience apprend qu’on ne revient jamais aussi innocent qu’on y est allé, au contraire, cette doctrine a été traitée d’attentat sur l’autorité Royale, de Leze-Majesté, de bisarrerie, de ridicule.

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