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45. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

La loi sans crédit, les supérieurs sans autorité, la société sans regle, la vertu sans agrément, défigurée, hideuse, ridicule, méprisable, quel disciple aura-t-elle ? […] Dans Gaston & Bayard cette passion est même ridicule. […] Moliere ne les introduit que dans ces occasions ; il a joué les Marquis ridicules de son tems, que nous appellons petits maîtres, il n’a jamais prétendu ni pu prétendre ridiculiser le titre de Marquis, de Comte, qui est un titre distingué. […] Il est ridicule d’avancer que ceux qui ont de mauvaises mœurs, condamnent la comédie ; & ceux qui ont de la vertu l’approuvent. […] La Scenomanie est une vraie idolatrie, qui adore jusqu’au défaut de ce qu’on aime, tandis qu’on fronde les ridicules des autres, on se fait une gloire & un mérite du plus dangereux, du plus méprisable de tous.

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