Or le geste & la déclamation théatrales ne conviennent ni à la chaire, ni au barreau, ni à la société, ni aux assemblées, ni à la Cour, ni à la guerre ; on se rendroit ridicule, si on y paroissoit, y parloit, y gesticuloit comme un Acteur sur la scene. […] Ce raisonnement s’applique aussi facilement aux gens de bien ; ils font des fautes sans doute, ils pensent quelquefois imprudemment, nul n’est parfait sur la terre ; faut-il pour cela les éviter, les condamner, les tourner en ridicule ? […] De là l’Auteur passe aux Romans, & par une contradiction ridicule il en défend la lecture, tandis qu’il ordonne celle des comédies : comme si une comédie n’étoit pas un Roman en action, & les Romans une comdie en récit ; même matiere, même objet, mêmes sentimens, même langage ; la plupart des Romans ont été mis en comédie.