L’Italie a fait de pareilles folies pour le Dante, on a eu le même respect pour Aristote, l’oracle de la Philosophie, le philosophe tout court ; & certainement il le méritoit mieux que tous les poëtes à qui il a donné des leçons, qu’ils ne négligent pas impunément, dont il a créé l’art dans sa Poëtique, & établi les regles : ce qui est d’un plus grand génie que tous leurs théatres ensemble. […] Alors il se fit connoitre : il lui représenta combien sa conduite étoit indécente ; que la sagesse gémit de voir la folie dans les autres, & n’a garde de s’en faire un jeu ; que c’étoit dégrader sa dignité suprême de se plaire avec les insensés ; qu’en se rendant ainsi méprisable, il affoiblit le respect dû aux choses saintes dont il est la chef & le dispensateur, &c. […] Et une modestie fausse & mauvaise, le respect humain, qui rougit du bien, qui a honte des bienséances, selon la parole du Sauveur : Je rougirai devant mon pere de celui qui rougit de moi devant les hommes. […] Un sot vêtu à la mode tranche du grand, se présente avec fierté, parle avec audace, est écouté avec respect. […] Cet affront fait au créateur du théatre anglois a été souvent renouvellé en France : Corneille, Quinault, Lulli, Racine, &c. ont à se plaindre que, sans respect pour leurs chefs-d’œuvres, on a réformé leurs pieces, leur poësie, leur musique.