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96. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [G] » pp. 408-415

C’était un grand espace vide au devant de la Scène, où les Acteurs, venaient jouer la Pièce ; & qui par le moyen des Décorations, représentait une Place publique, un simple carrefour, ou quelqu’endroit champêtre, mais toujours un lieu à découvert ; car toutes les Pièces des Anciens se passaient au dehors, & non dans l’intérieur des maisons, comme la plupart des nôtres. […] Quoique ces portiques en fussent entièrement détachés, Vitruve prétend que c’était où les Chœurs allaient se reposer dans les Entr’actes, & où ils achevaient de préparer ce qui leur restait à représenter ; mais le principal usage de ces portiques consistait dans les deux sortes de promenades qu’on y avait ménagées dans l’espace découvert qui était au milieu, & sous les galeries qui en formaient l’enceinte. […] La Scène, qui parmi ces derniers ne représente qu’une salle, un vestibule, où tout se dit en secret, d’où rien ne transpire au-dehors, que ce que les Acteurs y répètent ; la Scène, dis-je, si resserrée parmi les Modernes, fut immense chez les Grecs & les Romains. Elle représentait des Places publiques ; on y voyait des Palais, des Obélisques, des Temples, & sur-tout le lieu de l’action. […] La vérité du lieu qui était observée sur le Théâtre ancien, facilitait l’illusion ; mais des toiles grossièrement peintes, peuvent-elles représenter le péristyle du Louvre ?

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