On n’a jamais vu tant de règles pour faire de belles Tragédies, et on en fait si peu qu’on est obligé de représenter toutes les vieilles. […] Le Théâtre perd tout son agrément dans la représentation des choses saintes, et les choses saintes perdent beaucoup de la religieuse opinion qu’on leur doit, quand on les représente sur le Théâtre. […] Ceux qu’on y représentait étaient des exemples de la dernière misère, et des sujets d’une médiocre vertu. […] Aujourd’hui nous voyons représenter les Hommes sur le Théâtre sans l’intervention des Dieux, plus utilement cent fois pour le public et pour les particuliers ; car il n’y aura dans nos Tragédies, ni de scélérat qui ne se déteste, ni de Héros qui ne se fasse admirer. […] [NDM] : C’est ce qu’on a vu dans le XVe et le XVIe siècles, où les Histoires de l’Ancien et du Nouveau Testament étaient représentées, ou pour parler le langage de ce temps-là, étaient jouées par personnages, sur des Théâtres publics.