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63. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

A La Haye où son Altesse le Prince d’Orange tient sa Cour, il y a une troupe de Français qui représentent quatre fois la semaine, et où la plupart de la Noblesse, tant de l’une que de l’autre Religion assiste, sans aucun scrupule. […] Dans toutes les meilleures Villes, excepté celles où les Ministres gouvernent absolument, on y représente la Comédie sans difficulté. […] A La Rochelle pendant la Mairie du Sieur des Herbiers, se représenta une Tragi-comédie tirée de l’histoire Romaine, dans le Collège où avaient été autrefois les Prêtres de Sainte Marguerite, où il y avait grand nombre de Spectateurs, et plusieurs Ministres, entre lesquels je reconnus le Sieur Salbert, La Chapelière, le Blanc, et Bonis. A Castres on joua une Comédie intitulée le Jugement de Midas, devant le Duc de Rohan, où le Sieur du Mont et autres Ministres assistèrent : Je sais bien que quelqu’un me dira, que les poèmes que ceux de la Religion représentent, sont examinés par les Pasteurs ou parpceux qui ont charge de l’Eglise ; et que lorsqu’il s’y rencontre quelque chose contre la gloire de Dieu, ou les bonnes mœurs, on ne les souffre pas représenter. […] Je veux qu’il y eûtt quelque mal à la voir, ou à la représenter, je demande si c’est par le moyen de ses injures qu’il espère l’abolir, et nous priver de ce divertissement, ou si c’est par la chaine de ses calomnies qu’il croit garrotter nos consciences, s’il était aussi soigneux de lire S. 

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