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373. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

à l’Opéra, se donnent aussi une grandeur démesurée, qu’on s’imaginoit mieux représenter les Dieux, les Héros & les Rois, que le peuple, par une fausse idée, suppose être fort au-dessus des autres hommes. […] Cet usage de suspandre à la jaretiere de jolies bagatelles, est monté à la ceinture : on y voit suspendu, avec la chaîne de la montre, une infinité de colifichets de toute espece, d’or, d’argent, d’ivoire, qu’on appelle breloques, mot pittoresque, qui représente le petit cliquetis que font ces joujoux quand on les remue. […] C’est une figure, comme quand on dit, les nuages sont la poussiere de ses pieds, la terre lui sert de marchepied, il marche sur l’aile des vents, cela veut dire que la sainte Vierge, représentée par cette femme, est au dessus de toutes les créatures, même des astres qu’elle foule aux pieds, & du démon dont elle écrase la tête, selon la prophêtie faite à Eve, soit par l’exemption du péché originel, soit par la préservation du péché actuel : Ipsa conteret caput tuum, & tu insidiaberis calcaneo ejus.

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