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112. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Isolés dans les premiers temps, ces pèlerins reconnurent qu’ils pouvaient avoir beaucoup plus de succès en réunissant leurs efforts et en se distribuant les divers personnages qui figuraient dans leurs complaintes : de là, les Confrères de la Passion, institués par lettres patentes, en 1402, pour représenter à Paris des comédies pieuses. […] Mais comme notre nation a toujours aimé le mot pour rire, on ne tarda pas à trouver que les mystères étaient un peu graves ; et les confrères, pour varier le spectacle, s’adjoignirent insensiblement quelques bons fils de famille ou enfants sans souci, comme il y en a dans tous les siècles, qui se chargèrent d’égayer ceux dont les saints tableaux avaient rembruni l’imagination ; de sorte qu’au seizième siècle s’introduisit presque généralement l’usage de représenter les histoires du Vieil et du Nouveau Testament avec la farce au bout, pour recréer les assistants. […] Le parlement dans sa sagesse leur fit défense de représenter des mystères ; mais il les autorisa à jouer des sujets profanes, et l’arrêt du parlement est confirmé par des lettres patentes du roi (1559). […] Vers le milieu du dix-septième siècle même, des comédiens de province, qui fondèrent le théâtre du Marais où furent représentées les pièces de Jodelle, de Garnier et enfin de Corneille, se virent tenus à payer par chaque représentation un écu tournois aux Confrères de la Passion.

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