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307. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

m , de ces représentations honteuses, de ces paroles deshonnêtes, de ces mouvements lascifs, et impudiques, dont on peut connaître l’énormité et le crime par la défense que ces choses imposent elles-mêmes de les rapporter ?  […] Car, comme dit justement saint Cyprien, « comment un Chrétien, auquel il n’est pas même permis de penser aux vices, pourra-t-il souffrir des représentations impures, où après avoir perdu la pudeur on s’enhardit à commettre les plus grands crimes ?  […] La grande Raison, et, pour ainsi dire, l’unique qui a fait autrefois déclarer les Comédiens infâmes, était l’infamie qui régnait dans les Comédies qu’ils représentaient, et celle qu’ils y ajoutaient eux mêmes par la manière honteuse dont ils accompagnaient ces coupables représentations : Maintenant que cette Raison est anéantie, il est indubitable que ses conséquences ne subsistent plus ; et s’il y en a quelques-unes à tirer, c’est, Monsieur, que la Comédie étant devenue toute honnête, ceux qui la représentent, et qui vivent honnêtement d’ailleurs, doivent sans difficulté être au nombre des honnêtes Gens. […] Le troisième enfin, est la lecture des Comédies, qui ne nous est pas défendue comme en pourrait être la représentation ; et je proteste que par aucun de ces Chefs, je n’ai pu trouver dans la Comédie la moindre apparence des excès que les Saints Pères y condamnaient avec tant de raison.

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