Je pardonnerais à la comédie de ne troubler la paix du cœur que pour les exciter ; mais sans jugement téméraire on peut lui prêter des vues moins sublimes : la haine d'un mari jaloux, d'un père vigilant, l'orgueil impie ou rebelle contre Dieu ou contre son Roi, la surprise d'un coup de théâtre, la pitié pour un amant malheureux, la joie du succès de quelque fourberie ; tels sont les orages que les vents et les flots de la représentation font éprouver au frêle vaisseau d'une vertu commune. […] » Dira-t-on que je grossis les objets pour intimider les gens de bien, en appelant des passions les mouvements naturels que produit une représentation ? […] Une tendre mère, une épouse fidèle s'amuse-t-elle à la représentation de la mort de son fils, de l'assassinat de son mari ? […] C'est bien pis que la représentation de vos malheurs. […] apprendre à vaincre les passions et à les exciter, donner des règles de modération et des leçons du vice, crier à l'humanité, à la probité, et se plaire à la représentation des fripponneries et du suicide !