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113. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

La Religion, ou pour mieux m’exprimer, la Superstition, donna chez les Romains comme chez les Grecs, la naissance à des Représentations publiques. […] Les Piéces d’Andronicus firent oublier aux Romains les Satyres : ils n’en voulurent plus d’autres, tant que les Poëtes jouerent eux-mêmes dans leurs Piéces ; mais lorsque ces Représentations eurent été abandonnées à des Personnes viles, les Jeunes Gens de Rome n’ayant plus la même considération pour les Acteurs, reparurent sur le Théâtre, pour réciter à la fin de la Piéce sérieuse, quelques Vers badins. […] Les Représentations des Piéces étoient exposées au tumulte des cabales. […] Cette danse très-ancienne, connue du tems d’Eschyle, approuvée de Socrate, & unie aux Représentations Dramatiques chez les Grecs, fut longtems sage, & n’étoit que l’imitation de l’Action représentée. […] Sous Dioclétien on faisoit jouer l’Amphytrion de Plaute quand on croyoit Jupiter irrité, & il n’est pas aisé de comprendre pourquoi l’on croyoit appaiser la colere de ce Dieu, par la Représentation d’une de ses Avantures, si peu honorable à sa Divinité.

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