Nous en aurions moins de honte à nous rendre, & les hommes en auroient plus d’honneur à nous vaincre, cela me met d’une humeur horrible contre les Poëtes ; mais je suis aussi un peu fâchée contre les femmes. […] Qu’il nous en a coûté pour nous rendre, & les hommes seroient assez heureux & assez sots pour le croire ! […] Cette idée bien plus ancienne que lui, & généralement reçue, il l’a mise en beaux vers latins ; il n’est coupable que de l’avoir rendue trop naturellement & d’une manière dangereuse, il n’auroit pas dû prêter son pinceau à la volupté, mais il n’en est pas le créateur. […] Quel culte ne rendent-ils pas à la Déesse de Cithère ? […] Il règne dans cet ouvrage une monotonie dégoûtante comme dans les Mille & un jour, Mille & une nuit, a chacune de ces Journées amusantes ; dès que les Dames sont visibles, on se rend dans leurs appartemens, on les mène à la promenade, on cause sur une terrasse, on vient dîner, on se rend à une bibliothèque, puis dans un sallon de compagnie, promenade encore, puis le souper ; enfin on va se coucher, le lendemain la même chose, le surlendemain aussi, &c.