Tout ce qui a rempli le Théâtre long-tems après, n’en étoit pas plus digne, à commencer par les Bandes Italiennes, amenées sous Henri III, qui ne jouoient que des Farces remplies de libertés. […] Mais l’Epoux qui devient le tyran de sa Femme, & qui est si bien contrasté dans l’Ecole des Maris, par le galant homme qui laisse une honnête liberté à la sienne ; Celui qui abuse d’un dépôt confié, qui veut séduire, en sa faveur, une Enfant qu’il a mal instruite, & qui compte lui enlever & les douceurs de la vie & les biens ; Un faux Philosophe, rempli de lui-même, qui se complaît dans le mérite sauvage de détester l’humanité ; Un avare sordide, ingrat envers ses Enfans : Tous ces objets ne sont-ils pas vicieux ? […] On pourroit, au contraire, citer la Capitale d’une Province de France, du côté du Nord, où les bonnes mœurs se font remarquer ; où l’on remplit avec la plus grande piété, les devoirs du Christianisme ; où les hommes sont laborieux, & les femmes rarement infidelles, & où cependant l’inclination pour les Spectacles est si grande, que dans les tems où ils sont suspendus ailleurs, c’est-à-dire, dans les jours saints, ils y subsistent encore, & souvent alors quelques bons Acteurs de Paris s’y sont transportés pour s’y joindre aux Troupes qui y sont fixées. […] Du côté de la bonne conduite, & de la piété, on cite encore Mademoiselle Beauval, ainsi que plusieurs autres, qui ont rempli tous les devoirs d’honnêtes femmes, avec la plus grande exactitude, & qui n’ont jamais été soupçonnées de la moindre galanterie.