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38. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Or, ceux qui fréquentent les spectacles doivent confesser, s’il leur reste quelque étincelle de piété, que leur tendance est d’amortir et d’assoupir bientôt entièrement l’esprit de dévotion religieuse. […] Les maximes impies qu’elles renferment tendent à inoculer de mauvais principes aux hommes et à affaiblir en eux ce respect et cette crainte religieuse que la Divinité et les choses divines doivent inspirer ; le libertinage qu’on y rencontre à chaque pas est éminemment propre à infecter l’esprit des hommes, et à les disposer à la débauche et à la dissolution. […] Un homme ne doit pas penser qu’il n’a aucune part dans un acte de charité publique, parce qu’il n’est que l’un des dix mille individus qui y ont contribué : s’il a obéi à un sentiment de charité religieuse, et s’il en est résulté d’heureux et vastes effets, sa conscience lui dit qu’il participe à tout le bien auquel il a contribué. […] L’élégance de la scène, la pompe de décorations, le charme de la musique, le jeu des acteurs, la gaieté et la splendeur du spectacle, s’emparent des sens et de l’imagination au point d’enivrer l’esprit, d’éloigner de lui toute réflexion sage, et de l’agiter tellement qu’il ne puisse plus retirer aucun avantage des instructions morales et religieuses. […] C’est aux puissances inférieures de notre nature qu’ils ont coutume de s’adresser, c’est à nos sens, à notre imagination, à nos passions ; ils accoutument notre âme aux émotions fortes et factices, de manière à nous blaser en peu de temps, et à nous donner bientôt un profond éloignement pour des lectures et des compositions d’un goût plus pur et plus sévère, surtout pour les saintes Ecritures et pour tous les livres religieux, dont la lecture forme l’un des plus importants devoirs de la vie, et contribue à notre bonheur en ce monde et en l’autre.

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