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33. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Que plusieurs Religieux et gens de dévotion étaient à même heure devant Dieu, chantaient ses louanges et contemplaient sa beauté. […] Car, comme disait saint Bernard, les bagatelles dans la bouche d’un Séculier, ne sont que des bagatelles ; mais dans celle d’un Prêtre ou d’un Religieux, ce sont des blasphèmes. […] Le Docteur a prouvé plus haut l’innocence des Comédies d’aujourd’hui, parce que les Religieux, les Prêtres, les Abbés et les Evêques, ne font point de scrupule d’y assister : et présentement il en prouve la bienséance, parce que les Religieux, les Prêtres, les Abbés et les Evêques n’y assistent pas ; et que même, selon lui, ils ne peuvent y assister sans commettre un péché mortel : de manière que le voilà lui-même devenu le scrupuleux, et érigé en Directeur des Evêques. […] Il défend aux Religieux, aux Ecclésiastiques et aux Evêques de France d’aller à la Comédie, sous peine de péché mortel ; « parce qu’étant consacrés à Dieu, ils doivent se priver des divertissements du siècle, et ne se nourrir l’esprit que de la lecture et de la méditation des saintes Lettres» ; et en même temps il fait grâce aux Religieux et aux Evêques d’Italie, « parce que, dit-il, cela est passé en coutume». […] Avec cela je douterais fort qu’il y eût des Religieux ou des Evêques en Italie qui voulussent se servir de la dispense de notre Docteur, ni approuver sa douce Morale.

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