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133. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Celui de nos Poëtes qui a le mieux possédé ceux de la Grece, a été, comme je l’ai fait voir, le Réformateur de la Tragédie amoureuse, & enfin en a fait une sans Amour, qui est regardée comme la plus parfaite de toutes les Tragédies modernes. […] Elles étoient faites à l’honneur des Dieux, dans les grands jours de Fêtes ; les Sujets intéressoient la Religion, les Acteurs avoient sur leurs têtes des couronnes, & tout homme qui portoit une couronne, étoit comme sacré ; c’est pour cette raison que la profession de Comédien ne fut point regardée dabord à Athenes, comme méprisable. […] Je n’entreprendrai point de décider, parce que je sais que l’Auteur d’Athalie, qui se flattoit d’être appellé le Rival d’Euripide, regarda toujours Sophocle comme son Maître, & disoit qu’il n’avoit jamais pris un de ses Sujets, n’étant pas assez hardi pour joûter (c’étoit son terme) contre Sophocle.

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