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102. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

, qui sont dans un éloignement infini, dans un même cœur, et qui ne tourne le dos au Calvaire au même temps qu’il regarde le Théâtre avec complaisance. […] Bienheureux celui qui n’a point abusé de ses yeux à regarder ces objets imaginaires, et qui ne s’est point occupé de ces fausses folies. […] On peut représenter, Monsieur, que ces désordres n’arrivent pas toujours, et que les Comédiennes sont quelquefois si mal faites, et ceux qui les voient si peu disposés au péché, qu’ils peuvent se regarder les uns les autres sans aucun péril. […] On tombe dans le même crime que les Enfants d’Israël, lorsqu’ils adorèrent le Veau d’or, et on met en pièces les deux Tables du Décalogue : On brise la première, qui regarde l’Amour et le culte de Dieu, lorsqu’on partage son cœur, qu’il veut tout entier, entre lui et ces divertissements ; encore avec cette injustice, que l’on leur en donne la meilleure part : Qu’on dresse deux Autels au-dedans de soi-même, où l’on offre plus de sacrifices et avec plus d’affection au Prince usurpateur du monde, qu’à celui qui l’a créé, et à qui en appartient la souveraineté ; Se donnant à peine le loisir d’entendre une basse Messe aux jours où elle est d’obligation, et consacrant le reste à ce cruel Tyran.

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