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79. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Il y a un défaut reconnu de tout le monde dans les Horace de M. de Corneille. […] Reconnaissance est un changement subit, par lequel les principaux personnages venant à se reconnaître, conçoivent de la haine ou de l’amitié, et en deviennent plus heureux ou plus malheureux. […] La plus belle de toutes les reconnaissances est lorsqu’on est sur le point d’agir sans connaître, et que l’on reconnaît avant que d’agir. La seconde est, lorsqu’on agit sans connaître, et que l’on reconnaît quand on a agi. […] Racine, est si pathétique, et si touchant, que le spectateur est autant attendri par cette narration, que s’il voyait de ses yeux Hippolyte traîné par ses chevaux, et Aricie pâmée auprès du corps de son Amant, qui expire, et qui est tellement défiguré, qu’à peine le peut-elle reconnaître.

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