Ie diray donc, & en peu de mots, que la Comedie à esté entres grande estime dans toute l’Antiquité ; Que les Grecs & les Romains, comme ie l’ay dit, en ont egalement reconnu l’vtilité ; ce que Ciceron témoigne assez dans la cause du Comedien Roscius, qu’il defendit auec tant d’ardeur ; Que de grans Princes, n’ont pas dedaigné d’en faire & de les reciter en public ; Qu’il n’y à point aujourd’huy de nation dans l’Europe qui n’en face estat ; Que l’Espagnole & l’Italienne en font vn des ornemens de la solennité des jours les plus Saints ; Que le Grand Cardinal de Richelieu, l’vn des plus éclairez de tous les hommes, l’aimoit, l’apuyoit, honoroit les Autheurs de son estime, fauorisoit les Comediens ; & pour dire plus que tout cela ; Que Le Roy, l’Inuincible LOVIS, les delices de ses peuples & l’admiration de l’Vniuers, trouue des charmes dans la Comedie, dont il connoist parfaitement toutes les beautez, & qu’il la prend pour vn de ses plus doux diuertissemens, quand il se veut donner quelques momens de relasche dans les grands soins qui l’ocupent incessamment pour la gloire de son Regne & le bien de ses sujets. […] La Troupe Françoise qu’entretient son Altesse Electorale de Bauiere n’est pas forte en nombre de personnes, mais elle est bien concertée, & l’ayant veüe à Munich en deux voyages que j’y ay faits, ie reconnus que la Cour en estoit fort satisfaite.