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40. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Un infâme devient irrégulier, et ne peut recevoir ni ordre ni bénéfice ; il ne peut être pourvu d’aucune charge, il n’est reçu ni accusateur, ni témoin, ni juge, que contre un autre infâme comme lui ; il ne peut plaider au barreau, ni être Officier dans les armées ; on ne peut s’allier avec lui sans se déshonorer, etc. […] Je n’ai point vu dans nos arrêtistes ce cas arrivé parmi nous ; mais je suis persuadé que s’il arrivait, le fils ne serait pas reçu à se plaindre de sa prétérition. […] Je ne sais où cet Auteur, d’ailleurs habile, et dont l’ouvrage a été bien reçu, a pu trouver ce sentiment, dont il ne donne aucun garant. […] Lorsque la le Grand voulut faire reconnaître son bâtard, elle fit écrire à la famille de Samson que « si on ne le recevait pas, elle le ferait monter sur le théâtre ». […] Ils ne sont pas même reçus dans les tribus de campagne, et s’ils s’y étaient glissés, le Censeur les en fait retrancher, ils n’ont pas d’état civil ; la loi ne les connaît que pour les mépriser, et les retrancher de la société par l’infamie.

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