Ce jeune Prince sans religion qui malgré sa mère & son frère, sacrifioit tout à son ambition, sortit du royaume, se fit recevoir en Souverain dans les Pays-Bas, fut sur le point d’épouser Elisabeth ; mais bientôt après perdit ses États ; sa femme son honneur & sa vie ; ce double crime étoit impardonnable aux yeux de Philippe, jaloux de son autorité, & zélé pour la Religion qui risquoit de perdre une partie de ses États, & de la rendre Calviniste, père & Roi plus zélé, plus ferme, plus puissant que Henri III. […] L’Abbesse Gouvernante tient toute son autorité du Pape, & n’a rien par elle-même ; un Chef de l’Eglise n’a rien reçu de personne, & n’agit qu’au nom de Dieu de qui seul il tient tout. […] Après avoir reçu les onctions prescrites ; ne m’approchez pas , dit-elle en riant aux Dames de la Cour, de peur que cette huile puante dont on vient de me salir, ne vous fasse tomber malades . […] Marie n’avoit aucune de ses pensées, franche & sincère elle reçut bien les Ambassadeurs, & pour dissiper tous les soupçons ne prit plus le titre de Reine d’Angleterre, & promit à Elisabeth de ne jamais la troubler dans son Royaume ; elle lui envoya à son tour une ambassade, & lui fit présent d’un gros diamant de très-grand prix, taillé en forme de cœur, la priant de conserver ce gage de son amitié qui seroit toujours plus pure & plus ferme que le diamant qui en étoit la figure. […] Elle reçut le coup de la mort.