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225. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Demandez au Parterre de Paris si Mr. de la Noue, honnête homme Comédien, a sçu l’intéresser dans ce rôle qui n’est autre que la raison la plus saine et; la plus épurée. […] Il n’a point de rôle à jouer : il n’est pas Comédien. » Quel effort d’imagination ! […] « Quant à moi, dût-on me traiter de méchant encore pour oser soutenir que l’homme est né bon, je le pense et; crois l’avoir prouvé ; la source de l’intérêt qui nous attache à ce qui est honnête et; nous inspire de l’aversion pour le mal est en nous, et; non dans les piéces. » Si la source du bien est en nous, sa pratique nous est propre, il ne faut donc point avoir de rôle à jouer et; être Comédien pour faire des actions vertueuses. […] Il n’y a jamais qu’un Acteur qui préférera, pour le jeu seulement, le rôle de Catalina à celui de Ciceron ou de Caton. […] Le plus grand nombre d’eux consacré au Théatre dès leur enfance, parce qu’ils sont fils de Comédiens, ne savent rien au-delà de leurs rôles, et; presque convaincus qu’ils doivent être nécessairement les victimes de l’erreur qui les flétrit, ils subissent l’indignité d’un sort qu’ils pourroient faire rougir de les outrager.

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