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60. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

« Mais avant que de faire voir plus à fond quelle est l’opposition qui est entre la Comédie et les plus solides fondements de la Morale Chrétienne, je dois répondre à deux objections que les défenseurs de la Comédie font pour l’ordinaire. […] Je ne puis mieux faire voir la faiblesse de cette objection, qu’en répondant avec un savant Prélat de notre siècle « Le remède y plaît moins que ne fait le poison »ad. […] Y a-t-il personne qui ne songe plutôt à se récréer en voyant jouer Cinna, sur toutes les choses tendres et passionnées qu’il dit à Emilie, et sur toutes celles qu’elle lui répond ; que sur la clémence d’Auguste à laquelle on pense peu, et dont aucun des spectateurs n’a jamais songé à faire l’éloge en sortant de la Comédie ? […] L’Auteur répond aux passages de saint Thomas et de saint François de Sales, qui paraissent favorables à la Comédie. […] L’Auteur cite l’endroit de Tertullien au Chapitre 28. du Livre des Spectacles, d’une femme Chrétienne, laquelle étant allée au Théâtre et à la Comédie, en revint possédée du diable, et que les Exorcistes demandant au démon comment il avait osé attaquer une Chrétienne, il répondit qu’il l’avait fait sans crainte, parce qu’il l’avait trouvée dans un lieu qui lui appartient, Inveni ine meo af.

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