Le goût se blasa à tel point de jour en jour, qu’on devint totalement insensible au sel que les Graces ont répandu à pleines mains sur leurs charmans Ecrits. […] Les douceurs d’une inclination, les agrémens d’un commerce sûr, les délices que procure la société d’une femme rendre, honnête, délicate & ingénue ; intérêt qu’elle inspire, le charme qu’elle répand sur tout ce qui l’environne, la décence de son extérieur, le goût & la propreté de sa mise, l’enjouement de sa conversation, la solidité de sa façon de penser, le feu pour de ses caresses, l’innocente & douce volupté qui la conduit & la fixe dans nos bras ; toutes ces délices, que l’honnête homme seul peut goûter avec une épouse chérie, paraissent tristes & maussades aux coureurs des Boulevards ; quand la source des plaisirs est dans le cœur, elle ne tarit point. […] Ne sont-ce pas les Trétaux, que M. de Querlon, Critique toujours judicieux, modeste, & intéressant, avait en vue, lorsqu’il disait31 : « Les Spectacles ont répandu un esprit de frivolité dans tous les Etats, dont aucun âge n’est exempt. […] Je conviens que si l’on supprimait tout-à-coup les Trétaux, la Jeunesse oisive, qui trouve une distraction conforme à son goût dans ces lieux impurs, se répandrait sur le pavé de Paris, & y commettrait mille désordres.