Mais comme ces voîles n’empêchaient pas la chaleur, causée par la transpiration & les haleines d’une si nombreuse assemblée, les Anciens avaient soin de la tempérer par une espèce de pluie, dont ils fesaient monter l’eau jusqu’au-dessus des portiques, & qui retombant en forme de rosée, par une infinité de ruyaux cachés dans les Statues qui règnaient autour du Théâtre, servait non-seulement à y répandre une fraîcheur agréable, mais encore à y exhaler des parfums les plus exquis ; car cette pluie était toujours d’eau de senteur. […] En suite on la construisit de bois, puis de pierre : on y mit des colonnes, des statues ; Néron poussa la prodigalité jusqu’à faire dorer tout le Théâtre, & répandre de la poudre d’or dans l’arène au lieu de sable. […] Le nom de Cavea, qu’on lui donnait autrefois, & qui fut le premier nom des Théâtres, n’exprimait que le dedans, ou ce creux formé par les Gradins, en cône tronqué, dont la surface la plus pétite, celle qui était au-dessous du premier rang des Gradins & du Podion, s’appelait l’Arène, parce qu’avant de commencer les Jeux de l’Amphithéâtre, on y répandait du sable (Arena).