En le relisant avec plus de plaisir encore, il m’a fourni quelques réflexions que j’ai cru pouvoir offrir, sous vos auspices, au public et à mes Concitoyens. […] Je me hâte de passer à une discussion moins grave et moins sérieuse, mais qui nous intéresse encore assez pour mériter nos réflexions, et dans laquelle j’entrerai plus volontiers, comme étant un peu plus de ma compétence ; c’est celle du projet d’établir un Théâtre de Comédie à Genève. […] De ces nouvelles réflexions il résulte une conséquence directement contraire à celle que je tirais des premières ; savoir que, quand le peuple est corrompu, les Spectacles lui sont bons, et mauvais quand il est bon lui-même. […] Le goût tient à plusieurs choses : les recherches d’imitation qu’on voit au Théâtre, les comparaisons qu’on a lieu d’y faire, les réflexions sur l’art de plaire aux spectateurs, peuvent le faire germer, mais non suffire à son développement. […] Je laisse donc ces réflexions d’autant plus volontiers que si elles viennent hors de propos sur une affaire heureusement terminée, elles ne contiennent en général rien que d’honorable à l’Eglise de Genève, et que d’utile aux hommes en tout pays.