Si un Comédien veut embrasser la foi, il doit auparavant quitter son exercice44. « Que si nonobstant cet interdit et cette défense il voulait exercer sa profession, qu’il soit chassé hors de l’Église. […] Chapitre 62, comme il ne devint Saint qu’après avoir quitté son exercice, il s’ensuivrait qu’un Comédien en devrait faire de même pour assurer son salut : car en effet, il est plus facile de le quitter que d’entreprendre d’en réformer les abus ; puisque moralement parlant, un Comédien ne saurait garder la modération que l’honnêteté et la raison prescrivent dans ces sortes de divertissements, qu’il donne selon sa profession au public. Saint Antonin au quinzième siècle dit, que l’exercice de Comédien de soi n’est pas illicite, comme le dit saint Thomas, pourvu que l’on observe les circonstances requises des lieux, des temps et des personnes. « Mais lorsque les Comédiens62 , dit cet Auteur, se servent de leur profession pour représenter des choses déshonnêtes, pour blâmer ou pour se moquer des personnes consacrées à Dieu, c’est un péché ; et l’on doit quitter cet exercice comme étant illicite. […] Entre autres articles que fit ce grand Prélat pour maintenir la discipline de son Diocèse, il y en a un par lequel il prive les Comédiens de l’usage des Sacrements ; il déclare leur profession infâme et indigne d’un Chrétien, il les prive de la sépulture Ecclésiastique, s’ils ne la quittent avant que de mourir. […] Ainsi on doit conclure que les Comédiens par leur profession comme elle s’exerce, sont en état de péché mortel ; c’est-pourquoi on ne doit point les absoudre, s’ils ne promettent de quitter leur profession.