Je ne m’étendrai point sur cette question, qui cependant, mériterait d’être d’autant plus éclairée du flambeau de la critique, que des théologiens ultramontains l’ont obscurcie par des sophismes captieux, et ont adopté des principes basés sur l’injustice la plus révoltante et la plus contraire à l’indépendance, aux prérogatives, et à la dignité de l’autorité temporelle. Cette question tient aux plus hautes considérations, puisqu’elle intéresse la vie et la liberté des rois, que les ultramontains placent sous l’autorité des papes. […] L’excommunication dont il est ici question, est celle qui serait portée par une loi canonique et qui serait encourue de plein droit dès que l’action est commise ; par exemple, si on exerce une profession anathématisée par l’église. […] bientôt il commanderait en maître aux gouvernements assez dociles, pour devenir les bourreaux serviles des vengeances sacerdotales, bientôt il pourrait livrer aux bras séculiers, tous ceux qui ne voudraient pas croire à des vérités religieuses et légales, bientôt il obtiendrait le rétablissement de ce tribunal de sang, qui portait un nom dérisoire, celui de saint Office, bientôt il remettrait en usage contre des accusés non encore convaincus, le supplice horrible de la question, bientôt il renouvellerait les rigueurs de la Saint-Barthélemy, que des écrivains éhontés ont déjà la hardiesse d’appeler aujourd’hui salutaires, bientôt à l’exemple de la révocation de l’édit de Nantes, il obtiendrait la révocation de la charte qui autorise la liberté des cultes. […] Pour l’instruction de ce néophyte dans l’art de raisonner, je consens à lui apprendre ce que tout le monde sait, ou doit savoir, qu’en logique, on appelle pétition de principe, la supposition pour vrai, de ce qui n’est qu’en question.