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254. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Les qualités des parties & de leurs familles sont ordinairement fausses ou très-douteuses, On écrit ce que dit le pere, le parain, les parens, de leur nom, surnom, noblesse & état : c’est un curé qui écrit ce qu’on veut, un vicaire qui ne connoît point les gens, un secrétaire à qui on fait écrire, & qui met ce qu’on lui dicte ; & les parens ne manquent pas de se donner toutes les décorations qu’ils imaginent. Il en est de même dans les contrats, dans les testamens : le notaire, qui n’a aucun intérêt à la noblesse, & ne répond d’aucune des qualités des contractans, écrit ce qu’on veut ; sa fonction se borne à la date, aux clauses, au sens de l’acte, à l’assistance des témoins : mais il ne se charge point du nobiliaire ; c’est la famille qui se donne toutes les illustrations qu’il lui plaît. […] Il se donne sans honte les plus mauvaises qualités, & raconte ses duels, ses folies, ses prisons, ses disgraces.

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