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65. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

) des Ecrivains dangereux, des hommes sans pudeur, ennemis de l’autorité & du Christianisme, dont ils ont vainement juré la perte , si de l’autre elle ne chasse du milieu de nous une troupe formée pour entretenir le Matérialisme, pour détruire la Religion, pour inspirer l’indépendance & nourrir la corruption des mœurs… des déclamateurs dangereux ; des hommes sans pudeur, ennemis de l’autorité & du Christianisme dont ils n’ont que trop efficacement juré la perte. […] & pour faire disparoître du milieu de nous jusqu’à l’ombre même de la pudeur . Beau Sexe, à qui nous avons assigné cette pudeur pour appanage, que venez-vous faire dans ces lieux où des fronts d’airain foulent aux pieds cette vertu ? […] Parce qu’ils nous font la grace de ne plus médire, ils prennent pour devise : sublato jure nocendi , comme si la réputation étoit le seul bien que nous eussions à ménager ; & comme si la pudeur n’étoit rien, ils ne cessent de s’acharner contr’elle. […] dans les ouvrages des Payens, attentifs à consulter les lumieres de la seule raison, qu’ils ont toujours respecté cette vertu, qu’ils punissoient avec sévérité ce qui l’offensoit  ; & nous verrions encore impunis parmi nous des hommes qui osent donner publiquement des leçons de débauche, qui prononcent hardiment en mille manieres que la morale n’est qu’une science frivole…. que la pudeur est une invention de l’amour & de la volupté rafinée, qui proposent d’en débarrasser le sexe , & qui l’en débarrassent ?

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