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478. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Ses innombrables galanteries fourniroient à la Scène une matiere inépuisable : mais il n’est ni édifiant pour le public, ni glorieux à la majesté royale de la montrer par ses foiblesses. […] Si la vraisemblance morale la moins rigoureuse n’est plus d’usage au Théatre ; si le public, content d’être frappé un moment par des circonstances approchées, & les incidens les plus disparates, ne veut plus voir la convenance de la nature & de l’art ; si l’on a renoncé au plaisir de l’illusion, on peut tout mettre sur la Scène. […] Ce nom fut attribué à Louis XV. d’une voix unanime, lors de sa maladie à Mets, pendant laquelle il n’est point de marques d’affection que toute la France ne lui ait données : les gazettes, les papiers publics, les mandemens des Evêques, la Poësie, la Chaire, le Barreau, le Théatre, les Académies, tout a été plein de ce nom. […] Grand en tout, dans la paix, dans la guerre, dans les succès, dans les revers, dans les sciences & les arts, les ouvrages publics, dans sa maison, dans sa cour, dans les monumens élevés à sa gloire, dans les dernieres paroles qu’il dit à son petit-fils, qui valent bien tous les bons mots de son grand-père. […] C’est l’ouvrage d’un Libraire, qui, pour gagner de l’argent, profite de la mode & de la faveur qu’accorde le public à tout ce qui peint ce grand Prince : ouvrages qui ne font que se répéter.

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