De Pelerins, dit-on, une troupe grossiere En public à Paris y monta la prémiere, Et sotement zélée en sa simplicité Joüa les Saints, la Vierge, & Dieu, par piété. […] Ces Pelerins qui alloient par troupes, & qui s’arrêtoient dans les ruës & dans les places publiques où ils chantoient le Bourdon à la main, le Chapeau & le Mantelet chargez de Coquilles & d’Images peintes de diverses couleurs, faisoient une espece de spectacle qui plut, & qui excita la pieté de quelques Bourgeois de Paris à faire un fond pour acheter un lieu propre à élever un Theatre, où l’on representeroit ces Mysteres les jours de Fête, autant pour l’instruction du peuple, que pour son divertissement. L’Italie avoit des Theatres publics, où l’on representoit ces Mysteres, & j’en ai vû un à Veletri, sur le chemin de Rome à Naples, dans une place publique, où il n’y a pas quarante ans que l’on a cessé de representer les Mysteres de la vie du Fils de Dieu.