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160. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

L’Excommunication publique prive un Chrétien des honneurs de la sépulture, car il est statué par les Canons, dit la Décrétale2, de ne pas communiquer avec les défunts avec lesquels nous n’avons pas été unis pendant la vie : quand donc on a retranché quelqu’un du corps des fidéles par le glaive des censures, s’il n’a pas été réconcilié avant de mourir, il ne doit pas être enterré avec les autres, & si la chose est arrivée, soit par violence ou d’une autre maniere, & que l’on puisse distinguer le lieu de sa sépulture, nous voulons qu’il soit exhumé, & que son corps soit rejetté bien loin du Cimetiere. […] Le Pere Hardouin est le seul dont l’incertitude se rapproche un peu de lui ; encore je m’en rapporte à sa bonne foi : la collection n’étant pas entre mes mains, je n’ai pas jugé que la chose valût la peine que j’allasse la vérifier dans une Bibliothéque publique, d’autant plus que ce Compilateur est tout-à-fait décrié dans la république des lettres. […] Il reconnoît dans l’Eglise un pouvoir d’excommunier, dont toutefois il fait dépendre l’exercice public du consentement de la nation, (pag. […] Le Saint Concile se rencontre avec Charlemagne qui statue en un de ses Capitulaires, que les Pécheurs publics seront jugés publiquement, & condamnés à une pénitence publique, selon les Canons, il n’a pas ajouté, selon les Loix, comme le voudroit l’Avocat de la Comédie. […] Il n’en est pas ainsi de l’Excommunication publique, qui dans les Livres saints montre son origine & ses titres d’indépendance.

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