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47. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

Ils inspirent la confiance en soi-même, comme si l’homme tirait la vertu de son propre fond, et l’âme enchantée par leurs vains discours se repaît de vaines idées, et prend un esprit tout Païen. […] Croyez-moi, la bouffonnerie n’est propre qu’à faire des bouffons. […] C’est une obligation de tous les âges de la vie ; et je crois vous avoir déjà dit, que nos premières années y sont les plus propres. […] On le ramènera aux principes sur lesquels ils raisonnaient, à cette confiance qu’ils avaient en leurs propres forces ; et on lui découvrira le fond d’orgueil, et même d’impiété, d’où ils tiraient leurs plus beaux discours. […] Car la guérison d’un aveugle ou d’un sourd ; la résurrection même d’un mort montre-t-elle plus de sagesse et de divinité que cette distribution de couleurs qui paraît dans un instant quand nous ouvrons les yeux sur l’idée que nous avons de l’espace, que cette succession et cette variété de sentiments, que nous éprouvons si propres à la conservation de la vie, et de la société civile, que cette Mécanique qui fait faire à de petits insectes des ouvrages réguliers, et travailler à tout ce qui est nécessaire pour leur conservation ?

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