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32. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

La hauteur de cette félicité à l’égard de la créature, est d’être un jour éternellement associée à la propre gloire de son Créateur. […] Et c’est là la récompense que Dieu lui destine : l’union éternelle à sa propre gloire ; la contemplation de ses perfections, accompagnée d’une joie qui l’inondera de sa plénitude, et qui sera sans fin comme sans affaiblissement. […] Quelles images plus fortes, plus intéressantes, souvent même sublimes de la perversité de nos mœurs et de nos usages, principalement dans le Temple de Thémis, où la plupart de ses Ministres assoupis sur leurs redoutables Tribunaux, laissent à leurs passions le privilége odieux de mettre les poids dans sa balance, et où le plus grand nombre de ses organes fait un trafic honteux et mercenaire de l’éclat de leur voix et de la subtilité de leurs sophismes, du faux et de la vérité, selon vos propres expressions ! […] Quel lieu plus propre à oublier voluptueusement et aussi parfaitement les biens et les maux de l’autre vie, et l’Auteur de notre être, que dans cette société d’Epicuriens choisis et délicats ?

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