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151. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Ils donnaient souvent de grands spectacles au Peuple parce qu’ils étaient persuadés que ce genre d’amusement était propre à distraire les gens turbulents et factieux, ceux-ci n’ayant que peu ou point d’occupation n’auraient employé leur loisir qu’à former des complots dangereux. […] Ce moyen est très propre à maintenir la tranquillité d’une constitution établie déjà, puisqu’il établissait cette tranquillité dans un nouveau Gouvernement qui se formait et dont la nouveauté était si accablante pour la principale Noblesse de Rome. […] Pour éteindre, parmi les Comédiens, cet amour du luxe qui vous scandalise, la Direction Royale pourrait leur prescrire de porter un uniforme propre et modeste. […] C’est de se passionner de sang-froid dans leur Cabinet, d’écrire autre chose que ce qu’ils pensent aussi naturellement que s’ils le pensaient réellement, et d’oublier enfin leur propre place. […] Non sans doute ; ce n’est donc que votre méchanceté propre qui peut vous porter à nous appliquer les vices que nous peignons le mieux qu’il nous est possible pour les faire abhorrer.

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