Or ces raisons les voici : rien en général de plus contraire que les spectacles à l’esprit du Christianisme, à la profession du Christianisme, aux exercice du Christianisme. […] Mais la profession du Christianisme, en second lieu, s’accorde-t-elle avec les spectacles ? […] Nos peres y protestoient qu’on les trouveroit par tout les premiers pour le service de l’Etat & de l’Empire : sur la terre, sur la mer, dans le commerce de la société, sur les tribunaux, dans les armées ; qu’il n’y a que deux endroits où ils sont profession de ne jamais paroître ; que, quoiqu’on fasse pour les y forcer, on ne les y verra jamais : dans les temples des Idoles & sur les théâtres. […] Pourquoi, en effet, dans les principes du monde même, cesser de fréquenter le théâtre, est-ce faire profession d’une vie plus réguliere ? […] Avouez donc du moins que ce sont tous les spectacles en général, ceux de nos jours comme ceux de leur siecle, que condamnent les saints Docteurs ; puisque les mêmes raisons, qui les ont engagés à condamner les uns, conviennent également aux autres : & puisqu’ils ont trouvé ceux de leur siecle contraires à l’esprit, à la profession, aux exercices du Christianisme, convenez que ceux-ci le sont encore.