Nous avons considéré, sous le point de vue politique et celui de la législation, le délit que commet un prêtre, qui anathématise la profession de comédien, qui en exige l’abjuration, et qui, lorsqu’un acteur vient à mourir subitement, lui refuse les prières à l’église et la sépulture en terre sainte. […] L’excommunication dont il est ici question, est celle qui serait portée par une loi canonique et qui serait encourue de plein droit dès que l’action est commise ; par exemple, si on exerce une profession anathématisée par l’église. […] Or, le comédien qui meurt subitement sans confession, et auquel on ne peut reprocher d’avoir refusé ou méprisé les secours spirituels de l’église, ne doit pas être anathématisé, attendu qu’il n’encourt aucune excommunication à raison de sa profession de comédien. […] Cependant on voit journellement nos comédiens entrer dans nos temples, participer aux exercices de notre religion, faire des aumônes, rendre le pain béni, etc., etc., et continuer, en même temps, d’exercer leur profession ; donc ils ne sont pas excommuniés dénoncés ; car en ce cas, ils devraient être exclus de l’Eglise. […] C’est donc de la part du prêtre, une usurpation sur l’autorité séculière, que de blâmer, punir, et damner la profession de comédien, que le prince a créée, et instituée.