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29. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Saint Charles qui ne pouvant détruire les Théâtres, obtint qu’on les rendit moins dangereux, ne voulut jamais souffrir qu’on représentât des Histoires saintes et le savant et pieux Mariana Jésuite écrivit pour l’Espagne, qu’il valait encore mieux permettre aux Comédiens des sujets profanes, que de souffrir qu’ils en représentassent de saints. […] Et cette conclusion se trouvera bien affermie, si ouvrant le Concile de Trente nous y lisons la défense absolue de mêler jamais l’Ecriture avec ce qui peut passer pour profane. […]  » Je ne pense pas qu’on voulût nier que la Comédie soit un exercice profane, et qu’elle ne soit ainsi renfermée sous ces termes : Profana quæque scurrilia scilicet, etc. ... […] Sera-t-il dit que les adorables paroles soient le sujet d’un divertissement si profane ; qu’on joue indifféremment ou Molière, ou l’Ecriture ; que des bouches si souvent profanées par des chansons et des paroles lascives, prononcent les oracles de Dieu, et que les actions des Saints soient représentées par des Acteurs de Sganarelle. […] Saints, dans le lieu où l’on les prend, et profanes par les changements qu’on y fait.

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