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351. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Mon zèle pour la personne sacrée des Rois me les ferait plutôt allumer, et bien loin de réclamer contre la juste sévérité des Magistrats, je suis persuadé qu’en bonne politique, même en matière de tyrannicide, ils ont trop d’indulgence pour les spectacles ; que cette doctrine pernicieuse qu’ils ont redoutée dans le théâtre Latin de Sénèque et del Rio, mérite encore moins de grâce dans les théâtres de Corneille, de Racine, Crébillon, Voltaire, Marmontel, Héros de la scène tragique, à qui l’Académie Française a donné des provisions de l’office de bel esprit utile à l’Etat : doctrine qui débitée publiquement, dans tout le royaume, dans des représentations et des volumes innombrables, avec toute l’élégance, la pompe et le pathétique possibles, doit produire sur tous les esprits un bien plus mauvais effet que la tragédie et le commentaire del Rio, que personne ne connaît.

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