La Tragédie se perfectionna toujours de plus en plus ; on lui donna des règles, et la principale fut de n’y admettre que des personnages distingués par leur rang, leur vertu, et par la triste et funeste fin de leur aventure, ou de leur vie. […] Les plus habiles d’entr’eux avaient aussi l’adresse d’exprimer par des gesticulations ingénieuses du corps, des doigts et des yeux, les principales actions d’une Comédie. […] Les uns et les autres firent des progrès à proportion que l’Etat devint plus florissant ; ils en instituèrent en l’honneur de Jupiter, d’Apollon, de Neptune, de Mars, de Cérès, de Cybèle, de Flore et de leurs autres principales Divinités. […] Quoique par une superstition affreuse ces Anciens engagés dans l’erreur du Paganisme, fissent entrer la Religion dans tous ces spectacles profanes, ils ne s’y comportaient pas néanmoins avec plus de sagesse, d’humanité et de modestie ; les nudités, les paroles et les postures impudiques, l’effusion du sang des Acteurs, la perte de leur vie, les cruels combats contre les bêtes féroces en faisaient souvent les principales circonstances, et selon eux les plus grands agréments.