CEs deux Princes, Ducs de Lorraine & de Bar, oncle & neveu, se ressemblent en bien des choses, valeur, courage, talens, genie de la guerre, agrémens de la société, délices de la jeunesse, mais sont fort differens dans tout le reste. […] Ainsi les Triomphateurs Romains faisoient porter devant leur char les statues des Princes qu’ils avoient vaincus, & n’avoient pu faire prisonniers. […] Il donna un grand bal où les Princes & les Princesses du sang danserent. […] Ces deux Princes, pleins de valeur, de courage, de graces, mais tous deux inconstans, Comédiens, libertins, ambitieux, infideles à leurs promesses, tantôt amis, tantôt ennemis de la France & de l’Espagne, finirent dans l’obscurité une vie trop célebre, en bien & en mal. […] Il se divertissoit dans un corps de garde, comme il auroit pu faire avec les plus grands Princes ; quoiqu’il eût quelque chose de bas pour un souverain, il n’étoit pas possible de ne pas l’aimer , sur-tout quand on pense comme lui.