Il s’est contenté de nous faire la guerre en renard, et lorsqu’il a voulu nous montrer que la comédie en général était un divertissement que les gens de bien n’approuvaient point, il en a pris une en particulier, où son adresse a supposé mille impiétés, pour couvrir le dessein qu’il a de détruire toutes les autres. […] Mais ne m’avouera-t-on point qu’il s’y prend bien mal pour nous persuader que la véritable dévotion le fait agir, lorsqu’il traite Monsieur de Molière de démon incarné, parce qu’il a fait des pièces galantes et qu’il n’emploie pas ce beau talent que la nature lui a donné à traduire la vie des saints Pères ? […] C'est le bien prendre, en effet. […] Et ne devraient-ils point se contenter que les vertueux n’y prennent point des mœurs pernicieuses, et qu’ils en sortent toujours les mêmes ? […] Mais comme il ne démordra jamais de la mauvaise opinion qu’il veut donner de vous à ceux qui ne vous connaissent point, il y a lieu d’appréhender encore quelque chose de bien fâcheux : il ne se sera pas plutôt aperçu que les gens bien sensés ne sont point de son sentiment, lorsqu’il prétend que vous soyez impie, qu’il va vous prendre par un endroit où je vous trouve bien faible : il vous fera passer pour le plus grand goinfre et le plus malpropre de tous les hommes.