/ 634
184. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Et puis, qui ne voit que la différence des fortunes, après que le frein a été rompu et le pas franchi, a dû produire les mêmes effets que la différence des rangs, et que la fille d’un riche négociant, par exemple, qui épouse un petit commis sans fortune, peut se croire aussi bien fondée que la pauvre de Sotenville à mépriser son mari et à fouler aux pieds les engagements qu’elle a pris avec lui, lorsqu’il vient à lui plaire moins qu’un amant ? […] Il faut rester au milieu d’eux, et Prendre tout doucement ces hommes comme ils sont, Accoutumer son âme à souffrir ce qu’ils font ; les flatter même, leur faire bonne mine, des politesses, des compliments. […] Enfin, elles ont essayé de prendre un parti mixte, en retournant aux sciences, particulièrement à l’histoire naturelle, surtout à la botanique, sans négliger l’affaire du luxe, les frivolités de la coquetterie. […] D’un autre côté, non-seulement ils sont très-propres à tourmenter et pressurer l’égoïsme qu’ils mettent à contribution malgré lui ; mais on les voit s’attaquer mutuellement, se prendre au mot et s’exécuter les uns les autres. […] en temps de guerre, pendant le cours de la plus terrible calamité, à l’époque où les gouvernements donnent déjà, avec trop peu de succès à ceux qui peuvent les seconder, le signal et l’exemple des divers moyens à prendre pour concourir avec eux à adoucir les rigueurs de ce temps de souffrance, où les arts, les métiers et le commerce, languissent, où les malheureux fourmillent dans toutes les professions et sur tous les points de l’Europe !

/ 634