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178. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276

La fameuse Fête des Tabernacles célébrée par les Juifs, a pris le nom de Scenopegia de cet usage d’appeller Sçène une un endroit que l’on couvrait de feuilles artistement entrelacées29. […] Le nouveau Théâtre observe quelques-uns des moyens indiqués Il est peu d’éxemple dans l’Opéra-Bouffon, & dans la Comédie-mêlée-d’Ariettes, du dernier moyen que j’enseigne ici, pour faire arriver avec vraisemblance de certains personnages d’un Drame ; ma mémoire ne m’en fournit qu’un seul ; je le prends dans Tom Jones. […] Comme, par éxemple, dans le Philosophe marié, où Ariste seul dans son cabinet, se répent d’avoir pris une femme, & est entendu par Damis. […] Je prie ses Poètes de faire attention à ce que je dis ici ; en continuant de se permettre les libertés qu’ils prennent chaque jour, ils composeront enfin un Drame informe & monstrueux, & feront triompher tout à-fait les énnemis de notre Spectacle favori ; encore une fois, enchaînez vos Scènes avec art, faites venir & disparaître vos Acteurs à propos & avec vraisemblance : puisque vous soutenez que la Comédie mêlée d’Ariettes est une Pièce aussi parfaite que la Comédie, vous devez lui donner les différentes parties qui constituent le Drame. […] On pousse quelquefois la liberté que l’on prend dans l’arrangement des Scènes, ou des parties du Drame, jusqu’à composer des Actes qui n’ont aucun rapport les uns aux autres ; la Pièce d’Ajax de Sophocle que j’ai déjà citée, & les Horaces de Corneille, m’en fourniront une preuve.

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